PARTIRA, Partira pas ? C'est l'angoissante
question que se pose les élèves du lycée aéronautique de Toulouse et leurs camarades
du lycée Bellevue.
Le départ de " Violette 1 A " et de " Violette 1 B " est prévu pour
le 26 Juin, sur la base militaire de Cazaux.
Ces " Violette "ce sont deux fusées construites par de futurs techniciens
supérieurs de l'Aéronautique qu'intéressent les recherches spatiales et les questions
interplanétaires.
Ils sont une douzaine d'internes au Lycée Bellevue, à venir régulièrement sous la
conduite de leur professeur M. Serres, passer quelques heures, le jeudi et le samedi, en
dehors des cours, dans les ateliers du lycée aéronautique où se montent les deux
engins.60 et 25 kilos de poussée
Pour ces jeunes garçons l'expérience du 26 sera la première tentative. Ils
trouveront à Cazaux, M. Delaunaye, contrôleur du centre national d'études spatiales,
chargé de superviser l'expérience, et un groupe bordelais, appartenant comme eux au
mouvement " Jeunes Sciences " patronné par l' Éducation nationale, la jeunesse
et les sports et les municipalités. A Bordeaux, on n'est plus au coup d'essai : quatre
fusées ont déjà été lancées, avec succès. Donc, on peut espérer.
Comment se présentent les fusées ? Toutes deux sont identiques. "Violette 1 A
" ayant seulement une dizaine de centimètres de plus que " Violette 1 B ".
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La hauteur se situe aux environs de 1,50 m. Le
corps est en carton "parkérisé",l'ogive en alliage léger repoussé. La charge
propulsive, imposée par la maison Ruggieri, artificiers, est constituée par de la poudre
utilisée pour les fusées para-grêle. Plus d'un kilo et demi de poudre est contenu dans
le corps. la poussée de " Violette 1 A " sera de 588 newton, c'est-à-dire 60
kilos; celle de " Violette 1 B " de 226 newton, ce qui représente 25 kilos. Bientôt
une souris, puis ...un homme
Si tout marche bien, les fusées doivent montées à 1.500 ou 1.800 mètres
d'altitude. Lorsqu'elles seront parvenues à leur apogée, l'ogive doit se détacher et un
parachute s'ouvrir pour récupérer le corps.
A l'intérieur de la capsule, on a placé un lest de fonte de un kilo simulant la charge
utile. "Plus tard, explique M.Dufour le professeur du lycée aéronautique, ce ne
sera plus de la fonte, mais une souris et puis un homme !"
Toutes les pièces ont été calculées et crées par les élèves. Pour ceux du lycée
aéronautique, ce sont des travaux familiers; mais ceux du lycée secondaire Bellevue
n'avaient jamais vu un tour de leur vie. Ils ont donc tout appris.
La fusée sera placée sur une rampe de lancement, inclinée à 80 degrés. A quelques
centaines de mètres, groupés autour de la boite contenant le détonateur, une vingtaine
de jeunes garçons, anxieux, suivront le compte à rebours : cinq, quatre, trois, deux un,
zéro !
Partira, partira pas ? |